taillage des pommiers - abbaye Sainte-Anne de Kergonan - Divine Box

Bienvenue à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, fondée en 1897 et située dans le Morbihan, dans la commune de Plouharnel. Après quelques difficultés à s’installer, notamment pendant la première et la seconde guerre mondiale, c’est finalement en 1946 que la communauté s’installe pour de bon ! Débute ensuite la construction de l’abbaye que l’on connaît aujourd’hui avec son église, ses vergers, ses ruches et son hôtellerie…

Dans cet article, on vous raconte tout sur l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan : son histoire, sa communauté, son savoir-faire et sa situation actuelle ! C’est parti !

J’achète les produits de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan

L’abbaye Sainte-Anne de Kergonan vue du ciel © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

Quitter Solesmes pour Kergonan !✈️

En 1890, le nombre de moniales de l’abbaye Sainte-Cécile de Solesmes part en flèche. Résultat : la maison devient trop petite. L’évêque de Vannes sollicite alors Dom Paul Delatte, père abbé des moines de Saint-Pierre de Solesmes. Il veut installer une fondation dans le diocèse de Vannes. Dom Paul Delatte s’exécute sans attendre !

Après quelques années de recherche, il tombe finalement sur une belle propriété à… Kergonan (bien joué, Sherlock !). C’est alors Hyacinthe Glotin, un avocat nantais qui lui “offre” le domaine. Sympa, non ?

On ira tous à Kergonan 🥳

Avec ses 76 hectares, le terrain est assez vaste pour y établir deux monastères : l’un pour les moniales, l’autre pour des moines qui, comme à Solesmes, pourront célébrer la Messe pour leurs voisines. Pratique !

En 1896, le père abbé de Solesmes bénit ainsi la première pierre du monastère de “Sainte-Anne”, patronne de la Bretagne, pour les hommes ! Allez hop, c’est parti pour les travaux ! Et la progression est rapide : dès avril 1897, dix moines de l’abbaye de Solesmes peuvent s’installer sur place.

Les sœurs, elles, arriveront à vingt courant août 1898, au monastère “Saint-Michel” !

Obligés de quitter Kergonan !💥

Mais à peine arrivés, il faut repartir… En effet, les lois anticléricales de 1901 contraignent les moines à s’exiler en Belgique. Les bâtiments sont confisqués par l’État, puis vendus en plusieurs fois en tant que « biens nationaux » (hum hum) entre 1906 et 1910. Ils finissent alors dans les mains… d’Anna Marsille, la cousine du père prieur, Dom Marsille !

Au départ, ce lieu redevenu laïc permet alors l’éducation de jeunes filles de la région. C’est déjà ça…

Autre bonne nouvelle en 1914 : bien qu’encore en exil, Dom Marsille reçoit la “bénédiction abbatiale” et devient abbé de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan !

La façade et les grandes portes qui clôturent l’abbaye datent du début du XXème siècle© Abbaye Saint-Anne de Kergonan

Ça s’en va et ça revient !🏃

Mais en attendant, les moines sont toujours exilés en Belgique… Et avec la Première Guerre mondiale, leur confort se dégrade encore : rationnement du pain et des pommes de terre, inflation, éloignement des familles, et longues soirées d’hiver froides et obscures… Discrètement, de charitables âmes leur donnent alors parfois du pain et des vivres, à leurs risques et périls !

Heureusement, en 1920, la communauté peut enfin revenir à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, et profiter d’une vingtaine d’années paisibles sur place… bien méritées !

Les moines aident un agriculteur voisin lors de la saison des foins © Le Pélerin

Restauration de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan 🛠️

Mais rebelote : en 1942, face à l’occupation allemande, les moines quittent à nouveau Kergonan et filent à la Chartreuse d’Auray. Ensuite la communauté s’installe en 1943 au château des Nétumières près de Vitré (35). Finalement, ils reviennent en 1946, et retrouvent des bâtiments bien détruits par la guerre. A partir de cette date, ils ne bougeront plus (ouf !).

Ils se lancent donc dans de grandes restaurations et constructions ! Ainsi en 1968, dom Marcel Blazy lance la construction de l’église abbatiale, qui remplace la chapelle d’origine. Elle sera consacrée en 1975 par Mgr Pierre-Auguste Boussard, évêque de Vannes.

Les solides bâtiments en granit rappellent le faste de l’abbaye Saint-Michel de Kergonan où s’installèrent les bénédictines à la même époque.

Enfin, en 1990, ils se lancent dans le réaménagement du réfectoire, puis dans la création d’un magasin et d’une hôtellerie pour les retraitants et visiteurs.

Façade de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan aujourd’hui © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

La communauté aujourd’hui ⛪

Aujourd’hui, l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan compte 22 frères qui vivent selon la règle de saint Benoît « ora et labora » , ce qui signifie « prière et travail ».

Ils prient ainsi sept fois par jour (premier office à 5h25 du matin !) et travaillent de leurs mains pour subvenir à leurs besoins : miel, compotes, céramiques et faïences, CD de chant grégorien, ou encore cartes-prières. Aussi, chaque année, lors de la saison des foins, la communauté porte main-forte à un agriculteur du coin !

Depuis le décès de plusieurs « anciens », la moyenne d’âge est tombée à 50 ans. C’est donc l’une des communautés les plus jeunes de France ! amusant, non ?

Pour finir, le Supérieur de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan est aujourd’hui Dom Laurent de Trogoff (un nom bien breton !). Il a été nommé le dimanche 26 août 2018 par l’abbé de Solesmes, mandaté au nom du Saint-Siège, suite à la démission du père abbé dom Philippe Piron.

Les horaires des offices 🙏

Voici les horaires des offices à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan :

En semaine Dimanches et solennités
5h10 Vigiles
5h25 Vigiles
7h30 Laudes Laudes
10h00 Tierce, puis Messe Tierce, puis Messe
12h45 Sexte
13h45 None
16h30 Vêpres, puis exposition du Saint-Sacrement jusqu’à 19h15 (le dimanche)
18h00 Vêpres
20h35 Complies Complies

Grande restauration de l’abbaye ! 🤩

Les moines mènent en ce moment de grands projets de rénovation. Au programme : une bibliothèque plus grande pour accueillir une collection de plus de 120 000 volumes dont certains datent même du début de l’imprimerie (de véritables trésors !).

Mais aussi une extension de l’actuelle hôtellerie “Saint-Martin” avec notamment huit chambres supplémentaires et une salle de réunion !

Et enfin la réalisation du projet de « Maison d’accueil Kerjo » de 100m2 pour les personnes sans domicile fixe. Ça en fait du boulot !

Les moines de l’abbaye de Kergonan en procession pour les rameaux © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

Kergonan : une abbaye aux (presque) mille pommiers ! 🍎🍏

A l’abbaye Saint-Anne de Kergonan, veillez à ne pas tomber… dans les pommes ! Eh oui, car les moines ont environ 950 pommiers !

Parmi ceux-là, 800 pommiers environ sont des « pomme de table », et représentent 14 variétés ! Notamment (pour les connaisseurs…) : la George Cave, la Delbard estivale, la Reine des reinettes, l’Elstar, Jonagold, Delbard Jubilé, Boskoop Rouge, la Reinette grise du Canada, Reinette Dubuisson, la Winston, la De l’estre… Il y en a pour tout le monde !

Environ 50% du total des pommes est vendu sur place à la boutique, entre août et avril, en sachets de 2kg.

Les autres 50% des pommes servent à l’élaboration de recettes artisanales ! Compotes, confitures et gelées (pommes, coings et rhubarbes du jardin) sont ainsi réalisées dans un atelier avec des personnes en situation de handicaps (ESAT). L’atelier est situé dans le village de Bois Jumel à Carentoir, à seulement 80 kilomètres de là. Bien sûr, les moines ont un contrôle strict des recettes réalisées. « Nous sommes heureux d’associer ainsi à notre production nos frères handicapés » nous disent-ils : c’est pas beau, ça ?

Pour finir, l’autre produit phare de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan à partir de pommes est bien sûr… le jus de pommes ! On vous en parle juste après. Suivez le guide !

Vue depuis les vergers de l’abbaye de Kergonan © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

La fabrication du jus de pomme de Kergonan 👀

Pour avoir un bon jus de pommes, les moines font tout eux-mêmes à l’abbaye de Kergonan. Voici les étapes de sa fabrication :

  1. tout d’abord, sélection des pommes pour avoir “un jus de caractère, agréable et désaltérant”
  2. ensuite, triage “rigoureux” puis lavage
  3. puis broyage des pommes pour en faire des copeaux
  4. ensuite, presse de ce « broyat de pommes » dans un hydropressoir → hop, le jus est extrait !
  5. puis repos du jus en cuve pendant minimum 20h, pour faire tomber les pectines
  6. ensuite, soutirage du jus dans une autre cuve, pour obtenir un jus homogène et clair
  7. puis pasteurisation à 78°C
  8. et enfin, embouteillage dans la foulée !

Fabriqué en novembre et décembre, ce jus de pommes 100% naturel et pressé ne contient aucun aucun ajout de sucre. En automne 2021 par exemple, ils ont ainsi produit 2090 bouteilles de jus. Cela reste donc une production artisanale, mais ça en fait des pommes pressées !

Après broyage des pommes, on les met au pressoir ! © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

Vers une production 100% naturelle 🍃

Pour protéger les vergers des nuisibles, les moines ont mis en place une fabuleuse armada. En effet, 115 poules mangent les insectes, quelques oies assurent la tonte des terrains, et quelques mésanges et rouges-gorges se débarrassent des chenilles.

Par ailleurs, les moines de l’abbaye de Kergonan cultivent des fleurs “mellifères”. Leur bon nectar attire des insectes qui se nourrissent des pucerons et limitent ainsi leurs dégâts. Ils n’ont plus qu’une dernière petite partie à assurer avec des produits homologués en Agriculture Biologique. Pas mal, non ?

En revanche, évidemment, les animaux ne font pas tout ! Et tous les ans, il faut entretenir à la main tous ces pommiers. Notamment :

  • à l’hiver : une belle taille des branches
  • au printemps : l’éclaircissage des jeunes fruits

Les moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan récoltent ensemble les pommes tombées au sol avant qu’elles ne pourrissent © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

Le bon miel 100% monastique de l’abbaye de Kergonan … 🐝

En plus des pommes, les moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan fabriquent du miel ! Le rucher de l’abbaye se compose en effet de 50 ruches installées à l’intérieur de la clôture monastique.

Les moines y élèvent l’abeille noire locale (une abeille 100% bretonne !). Ils participent ainsi à la préservation de cette race du patrimoine naturel breton. C’est pas beau ça ?

Le miel obtenu est un miel « polyfloral » de terroir. Il est issu de la flore spécifique du littoral, des jardins ainsi que de quelques cultures mellifères réalisées pour les abeilles sur les terrains de l’abbaye (moutarde blanche, phacélie, mélilot, sarrasin, etc.).

Bien sûr, comme tout bon miel artisanal, son goût et sa texture varie subtilement d’une année sur l’autre. Ça dépend de la météo et des différentes floraisons. C’est ça le goût du naturel !

Les moines de l’abbaye de Kergonan entretiennent eux-mêmes leurs ruches © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

La Bretagne, ça vous gagne ! 🌊

L’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, située à quelques kilomètres seulement des menhirs de Carnac et des plages touristiques du Morbihan, attire du monde. Beaucoup de monde, même !

On compte ainsi chaque année une foule de 25000 visiteurs, dont 1000 retraitants. Beaucoup, parmi les moines actuels, sont d’ailleurs passés auparavant à l’abbaye le temps de vacances familiales ou pour réviser au calme des examens.

Les moines aussi entendent bien profiter de cet environnement privilégié et du grand air breton ! Pour ça, ils se retrouvent tous les jeudis, pour leur «grande promenade» hebdomadaire ! Leurs balades à la plage ne sont pas rares !

Les moines de l’abbaye de Kergonan lors de leur balade hebdomadaire en Bretagne © Abbaye Sainte-Anne de Kergonan

La belle vie à l’abbaye ☀️

En dehors de leur vie de prière et de travail, les moines n’ont pas de quoi s’ennuyer à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan. Ainsi, au sous-sol de l’abbaye on découvre une salle de détente, avec une table de ping-pong et un piano à queue (la classe !). Puis, dehors, il y a un terrain de volley et certains moines font même du footing !

Ensuite, avec un parc de 50 hectares dont près de 12 hectares clôturés (bois, champs, vergers, potager…), les moines cultivent des légumes et quelques fruits pour subvenir à leurs besoins. Ils s’arrangent aussi avec les moniales de Saint-Michel de Kergonan et mettent en commun leurs récoltes de légumes.

Pour finir, les moines suivent chaque semaines des cours de chant grégorien (une tradition pour des moines de la congrégation de Solesmes !) pour leur messe quotidienne. Les plus à l’aise forment la schola , un petit groupe de six moines chargé d’interpréter les morceaux plus difficiles. Cette schola soutient alors le chant du reste de la communauté durant les offices. Ça vaut le coup d’œil d’oreille !

En 2016, l’abbaye achète même un nouvel orgue. De quoi faire vivre encore mieux la devise de l’abbaye : « Super voces aquarum multarum » (plus que la voix des grandes eaux).

Découvrir les produits de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan 😋

Et maintenant que vous savez tout sur l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, il ne vous reste plus qu’à goûter leurs produits ! Pour cela, le mieux est de se rendre directement sur place. Voici leur adresse : Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, 1 Rue de l’Abbaye Ste Anne, 56340 Plouharnel

Mais si c’est un peu trop loin, cliquez ici pour découvrir les produits de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan, ou laissez vous tenter par notre sélection ci-dessous :

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