Sommaire [Afficher]
- 1. Monastère : un terme générique
- 2. Prieuré : un monastère à petite échelle
- 3. Abbaye : un monastère autonome qui a son propre abbé
- 4. Abbatiale : l’église de l’abbaye !
- 5. Couvent : plusieurs définitions possibles…
- 5.1. Dès le XIIIe siècle : une communauté religieuse, tout simplement
- 5.2. Aujourd’hui : une communauté de femmes
- 6. Carmel : bienvenue chez les carmélites !
- 7. On ne parle pas des bâtiments « laïcs »…
- 8. En bref
- 9. Conclusion
Doit-on dire qu’un moine entre au monastère ou au Couvent ? Ou les deux ? Savez-vous faire la différence entre une abbaye et une abbatiale ? Peut-on considérer le Carmel comme un monastère ?
Bref, si vous vous emmêlez les pinceaux entre tous ces termes, cet article est fait pour vous ! Suivez Divine Box pour connaître les différences entre un monastère, une abbaye, une abbatiale, un prieuré, un couvent et un carmel !
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Monastère : un terme générique
En fait, « monastère » est un terme générique qui englobe tous les autres. Il désigne le(s) bâtiment(s) dans lequel une communauté religieuse, de moines, ou de moniales, est installée. On peut donc dire qu’une abbaye est un monastère, un prieuré est un monastère etc…
Habituellement, on trouve dans un « monastère » des religieux contemplatifs qui sont en retrait du monde. Ils obéissent à une règle en communauté. La plus connue est la règle de saint Benoît, écrite en 529, et que l’on peut résumer par « prie et travaille ». C’est cette règle monastique qui régit la vie des bénédictins bien sûr, mais aussi des cisterciens et des trappistes !
A l’origine, « monastère » trouve son étymologie dans le verbe grec « monazein » qui signifie « vivre seul ». En effet les premiers moines étaient coupés du monde et vivaient dans le désert, presque en ermites. Leur lieu de vie était donc ce « monastère » où ils étaient seuls. Même si maintenant, un monastère désigne donc un lieu où vit une communauté de moines ou moniales !
Le monastère de la Grande Chartreuse vu du ciel © Monastère de la Grande Chartreuse
Prieuré : un monastère à petite échelle
Par « prieuré », on désigne généralement un monastère plus modeste : soit par la taille de la communauté, soit par la taille des bâtiments, soit parce que sa création est récente.
A la tête du prieuré, il y a un père prieur (ou une mère prieure), désigné pour organiser la vie de la communauté. Selon les cas, ce prieuré peut être autonome, ou bien dépendant encore d’une abbaye fondatrice. Dans ce cas où le prieuré a été fondé par une abbaye, le prieur est sous l’autorité du père abbé de la communauté de départ, le temps que la communauté trouve son autonomie.
Ce fut par exemple le cas du monastère Sainte-Marie de la Garde près d’Agen : cette communauté, créée par l’abbaye du Barroux, était au départ un prieuré, placé sous l’autorité du Barroux. En 2002, les premiers moines arrivent à La Garde et forment un prieuré : ils sont alors une dizaine dans des bâtiments modestes.
Le prieuré Sainte-Marie de la Garde vu de l’extérieur © Divine Box
Abbaye : un monastère autonome qui a son propre abbé
A la tête de l’abbaye, on retrouve le père abbé ou la mère abbesse, qui fixe de manière autonome les règles juridiques, logistiques et spirituelles au sein de la communauté.
Pour bien comprendre ce terme d’abbaye, reprenons l’exemple du monastère Sainte-Marie de la Garde, fondé en 2002 en tant que prieuré. Avec le temps, la communauté est devenue de plus en plus autonome par rapport à l’abbaye fondatrice du Barroux :
- Sur le plan financier : en trouvant ses propres activités pour subvenir à ses besoins (en l’occurrence avec un atelier de sandales en cuir).
- Sur le plan humain : en ayant de plus en plus de moines venus directement sur place, et non pas venus du Barroux. On pourrait aussi parler ici d’un esprit ou d’une personnalité propre à la communauté, qui n’est pas une copie de cette venant de l’abbaye fondatrice.
- Sur le plan spirituel : en ayant notamment des frères et un père prieur suffisamment « solide » (le terme est peut-être indélicat !) pour guider la communauté sur le chemin de la foi
Fort de cette autonomie grandissante, le prieuré Sainte-Marie de la Garde a donc pu être érigé en « abbaye » en février 2021. Il a donc à sa tête son propre père abbé : Dom Marc !
Dans la règle de saint Benoît, au chapitre 2, il est écrit que le père abbé « est considéré comme tenant dans le monastère la place du Christ ». C’est vous dire à la fois son rôle de chef (les frères lui doivent obéissance), et à la fois son rôle de serviteur, car il est au service de l’épanouissement de sa communauté. D’ailleurs, le saviez-vous ? Abbé vient de l’araméen qui signifie « Papa » !
Attention cependant à ne pas confondre ! Certains prêtres (non moines) sont également appelés « abbé », c’est une convention, mais cela ne renvoie pas à la même réalité de responsable ou chef de communauté monastique !
Le père abbé de l’abbaye Sainte-Marie de La Garde © Abbaye Sainte-Marie de la Garde
Abbatiale : l’église de l’abbaye !
L’abbatiale ne correspond pas à un type de monastère, c’est tout simplement l’église d’une abbaye ! Et voilà, c’est tout.
Couvent : plusieurs définitions possibles…
Dès le XIIIe siècle : une communauté religieuse, tout simplement
Couvent vient du latin « conventus » qui signifie communauté, tout simplement ! C’est ainsi par « couvent » que l’on désigne les monastères religieux qui vont se développer à partir du XIIIème siècle, sans particularité notoire.
C’est notamment à cette période que se développent à toute berzingue les dominicains et les franciscains, qui sont deux ordres mendiants. En d’autres termes, les frères ou les sœurs subsistent grâce à la charité des habitants.
De cette particulière pauvreté, on peut quand même identifier deux traits communs à tous les couvents à l’époque :
- un style architectural très simple et sobre,
- une implantation au cœur des villes (contrairement à la majorité des abbayes, situées plutôt dans les vallées pour les cisterciens, ou sur les collines pour les bénédictins). Car pour vivre de la générosité des gens, mieux vaut être bien entouré … !
En revanche, au départ :
- il y a à la fois des couvents d’hommes et des couvents de femmes, ce n’est pas limité à l’un ou à l’autre !
- Les couvents ne sont pas forcément cloîtrés : les carmélites le sont, mais les dominicains et franciscains ne le sont pas.
Dessin du couvent des franciscains de Thann © Ministère de la Culture
Aujourd’hui : une communauté de femmes
Entre le XIIIe siècle et maintenant, les choses ont changé et la langue a évolué ! Les spécificités des origines concernant le mot « couvent » ne sont donc plus d’actualité…
Aujourd’hui, un couvent désigne en langage courant un monastère où vit une communauté de femmes, tout simplement. « Rejoindre le couvent » ou « entrer au couvent » s’entend donc plus pour les jeunes femmes qui souhaitent rejoindre la vie religieuse.
Mais gardez en tête la signification de « couvent » aux origines, vous aurez de quoi briller au prochain dîner !
Le couvent de l’immaculée Conception à Agrada (Espagne) © Convento de Agrada
Carmel : bienvenue chez les carmélites !
Un carmel n’est généralement pas une abbaye. Il peut être un prieuré, un couvent ou un monastère, habité par des frères carmes ou des sœurs carmélites, tout simplement !
Au départ vers la fin du XIIe siècle, les fondateurs de l’ordre étaient des moines ermites. Ils vivaient justement sur le mont Carmel en Palestine. De ce lieu est né, donc, l’ordre du Carmel, et avec le temps et la tradition, leurs lieux de vie ont gardé ce nom de « carmel ». C’est donc un nom très symbolique !
Le carmel de Micy Orléans © Divine Box
On ne parle pas des bâtiments « laïcs »…
Vous l’aurez compris, dans cet article, on n’a évoqué que lieux habités par de vrais moines et moniales. Pourtant, de nombreux établissements portent encore le nom d’abbaye ou de couvent, sans pour autant avoir de vie religieuse en leur sein !
Dans ces cas-là, le lieu a simplement gardé son nom, pour la tradition et pour le tourisme, pardi ! C’est par exemple le cas de l’abbaye de Pontigny en Bourgogne. Cette sublime abbaye a vu partir ses derniers moines à la Révolution. Mais elle reste une « abbaye » depuis, par tradition historique, et aussi parce qu’elle se visite encore beaucoup !
L’abbaye de Pontigny vue de l’extérieur © Javarman- Shutterstock
En bref
Allez, on est sympas ! Voici un résumé rapide des différences entre monastère, abbaye, abbatiale, prieuré, couvent et carmel :
- Un monastère est un terme générique qui englobe tous les bâtiments religieux abritant une communauté monastique.
- Un prieuré est un monastère de petite importance, dirigé par un prieur.
- Une abbaye est un monastère dirigé par un abbé.
- Une abbatiale désigne l’église d’une l’abbaye.
- Un couvent désigne aujourd’hui une communauté de moniales, même si au départ au XIIIe siècle, cela désignait une communauté religieuse, tout simplement !
- Un carmel est un monastère qui abrite des carmes ou des carmélites.
Conclusion
Ça y est, la différence entre les abbayes, abbatiales, monastères, prieurés, carmels et autres couvents n’ont plus aucun secret pour vous !
Maintenant, à vous de jouer en allant sur place dans de vraies abbayes ! Pour partager des offices avec la communauté, y séjourner quelques jours en retraite, ou bien pour déguster de bons produits monastiques ! En voici d’ailleurs une petite sélection :