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L’abbaye de Lérins est une abbaye cistercienne française située sur la magnifique île Saint-Honorat, seconde île de l’archipel de Lérins. Longtemps convoitée pour son emplacement stratégique et fréquentée par des générations de moines et pèlerins, l’abbaye de Lérins rayonne aujourd’hui sur cette côte ensoleillée de la Méditerranée.
Depuis l’arrivée de saint Honorat sur l’île entre 400 et 410, à la venue de la communauté de moines cisterciens en 1870 (encore active aujourd’hui), la vie monastique a connu de nombreuses périodes de tourments mais aussi de rayonnement.
On vous en dit plus sur cette abbaye atypique, allez c’est parti !
J’achète les produits de l’abbaye de Lérins
L’abbaye de Lérins est petit coin de paradis au large de Cannes, où vit une communauté de moines cisterciens – Divine Box
La présence de saint Honorat, à l’origine d’un pélerinage 🙏
Nous sommes entre l’an 400 et l’an 410 lorsque saint Honorat débarque avec saint Caprais, son compagnon d’ermitage sur l’île de Lérinas, dans le Sud de la France, pour y chercher la solitude. L’île est en effet inhabitée, car infestée de serpents. Voyant cela, saint Honorat se met à prier, et tous les reptiles meurent instantanément !
Cependant, les cadavres restent et empestent l’air ambiant… Alors saint Honorat, réfugié au sommet d’un palmier prie une nouvelle fois, et une énorme vague balaye l’île, emportant tous les serpents !
À la suite de ce miracle, la renommée du saint se répand rapidement dans la région, et beaucoup de jeunes gens décident de le rejoindre pour devenir ses disciples. Saint Honorat lance donc la construction d’un monastère après son arrivée sur l’île.
À sa mort, l’île est rebaptisée “île Saint-Honorat”. Et sa présence sur l’île attira de nombreux moines, dont plusieurs furent déterminants dans le développement du monachisme en Europe.
En 660, saint Aygulphe (ou Aygulf), notamment célèbre pour avoir rapporté d’Italie en France les reliques de saint Benoît, vint à Lérins. Il devient père abbé jusqu’à sa mort en martyr en 675 et fut notamment à l’origine de l’adoption par le monastère de la règle de saint Benoît (Ora et Labora, “Prie et Travail”). Cette même règle est toujours observée aujourd’hui, soit près de 1350 ans plus tard, par les moines cisterciens de l’abbaye de Lérins !
De même, saint Patrick, connu pour avoir évangélisé l’Irlande, aurait passé quelques temps à Lérins pour étudier. C’est cette renommée internationale de l’île qui attire pendant le Moyen-Âge de nombreux pèlerins venus chercher des indulgences pour la réparation d’une faute. Les pèlerins qui se rendaient à l’abbaye de Lérins entre l’Ascension et la Pentecôte obtenaient en effet les mêmes indulgences que pour un pèlerinage en Terre Sainte.
Et pour la petite anecdote, les pèlerins qui souhaitaient s’embarquer pour l’île de Lérins se retrouvaient à la pointe de la presqu’île de Cannes, autour d’une petite croix. Celle-ci s’appelait… “La croisette” ! C’est elle qui donnera son nom à la célèbre avenue cannoise ! Une fois débarqués, les pèlerins devaient effectuer le tour de l’île pieds nus, en visitant chacune des sept chapelles.
Pour rappeler le palmier où se réfugia saint Honorat, l’île de Lérins choisira de le représenter sur son blason – Divine Box
Saint-Honorat, une île très convoitée 🏝️
À plusieurs reprises, l’île est attaquée et pillée par les sarrasins. En 732, après avoir été repoussés par Charles Martel à Poitiers, les sarrasins se replient dans le sud et les cinq cents moines, dont l’abbé saint Porcaire, sont massacrés et le monastère est détruit. Le monastère est reconstruit mais, en 1047, des pirates sarrasins capturent les moines et les emmènent en Espagne.
Fort heureusement, les moines sont libérés par un abbé et entreprennent alors d’impressionnants travaux de fortification de leur monastère.
Puis, afin de se défendre, Aldebert II, abbé de Lérins, fait construire en 1100 le monastère fortifié qui sera agrandi par la suite. Ce monastère aux allures de forteresse reste cependant sous la menace des expéditions maritimes de sarrasins. C’est pourquoi plusieurs papes dont Calixte II, Honorius II, Adrien IV ou encore Lucius III n’hésitent pas demander aux fidèles de défendre par les armes l’abbaye de Lérins en péril.
Cependant, en 1400, le monastère est pillé par des pirates Génois, ce qui conduira le monastère a demander une garde permanente par des soldats jusqu’à la fin du XVème siècle. En 1524, les troupes espagnols pillent l’abbaye. Puis, un siècle plus tard, en 1635, les espagnols envahissent l’île et les moines sont expulsés. Pendant l’occupation, les Espagnols fortifient l’île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, les français récupèrent l’île pour de bon et parviennent à la conserver malgré plusieurs attaques génoises et espagnoles.
La violence cesse ensuite jusqu’à la Révolution où le monastère est fermé en 1788 par commission royale puis considéré comme bien national de l’État. Peu de temps après celui-ci est vendu à mademoiselle de Sainval, une riche actrice.
L’édifice est alors vendu à deux reprises avant d’être racheté en 1859 par l’évêque de Fréjus, Mgr Henri Jordany. En 1869 ce dernier fait restaurer l’abbaye qui accueille la même année une communauté de moines cisterciens issus de l’abbaye de Sénanque. C’est cette même communauté qui continue aujourd’hui d’animer l’île Saint-Honorat et l’abbaye de Lérins. Tout est bien qui finit bien !
Témoin de l’histoire de l’île et de l’abbaye de Lérins à travers les siècles, la Tour Monastère date de la fin du XIe siècle – Divine Box
L’abbaye de Lérins, un lieu d’exception ✨
En ayant ainsi traversé les siècles, l’île Saint-Honorat et l’abbaye de Lérins conservent aujourd’hui une part de mystère et continuent de se démarquer fortement de l’île Sainte Marguerite, la grande sœur de l’archipel.
En effet, alors que la seconde accueille en période estivale de nombreux touristes, l’île Saint-Honorat est habitée d’un silence uniquement interrompu de cloches à la volée. De la même manière, à l’occasion du festival du film à Cannes où se pavane la jet set du monde entier, l’abbaye de Lérins a accueilli pendant plusieurs années un festival tout autre… le festival du silence !
Ce festival invitait des personnalités du septième art à faire une pause spirituelle dans la plus ancienne communauté monastique encore en activité en Europe ! À l’abbaye de Lérins, ils étaient, le temps d’un après-midi, coupés de l’agitation cannoise. La dernière édition a eu lieu en 2014.
Enfin, une autre spécificité de l’île Saint-Honorat réside dans son rattachement diocésain. Effectivement, l’abbaye de Lérins est affiliée au diocèse de Fréjus-Toulon et non à celui de Nice ! Bien que le diocèse de Nice s’étende jusqu’à l’extrémité ouest des Alpes-Maritimes, l’abbaye fait figure d’exception depuis le rachat de l’abbaye en 1859 par Mgr Jordany, évêque de Fréjus.
À l’abbaye de Lérins, le cloître et le réfectoire datent du XIIe et XIIIe siècle – Divine Box
Abbaye de Lérins, et aujourd’hui ? ⛪
Aujourd’hui, l’abbaye de Lérins accueille une communauté cistercienne qui suit la règle de saint Benoît « prière et travail ». Ils prient huit fois par jour (premier office à 4h15 !) et vivent de leurs nombreuses activités. Et oui, les 21 frères sont de vrais entrepreneurs : une petite compagnie maritime, un restaurant, un vignoble de 8,5 hectares, une oliveraie et de nombreuses liqueurs ! Ils n’ont pas le temps de chômer !
En effet, entre les temps de prière, les moines s’occupent de leur hôtellerie comme d’entretenir leurs diverses plantations : vignes, oliviers…
Parmi elles, leurs oliviers, qui chaque année, permettent de récolter entre 3 et 4 tonnes d’olives. La communauté exploite seulement la moitié des 200 arbres recensés sur l’île. Les autres sont perdus dans la végétation et donc un peu difficile d’entretien… Ensuite, un pressoir près de Nice se charge de transformer les olives en huile.
Puis deux frères de la communauté s’occupent de toute la suite du processus : décantage, filtrage, embouteillage dans de précieuses bouteilles. Et oui, l’huile est précieuse car elle s’achète uniquement dans les deux boutiques de l’abbaye de Lérins. Les quantités ne permettent pas d’exporter la production. C’est donc une huile d’olive d’une grande rareté !
Le climat méditerranéen est parfait pour la culture des vignes et des oliviers de l’abbaye de Lérins – Divine Box
Du raisin, des liqueurs et du vin 🍇
Situé au centre de l’ile de Saint-Honorat, le vignoble de l’abbaye de Lérins existe depuis le Moyen-âge ! On imagine son importance pour la communauté ! L’entretien des vignes suit la tradition cistercienne de vinification parcellaire. Une méthode concluante, d’autant plus que l’île offre un climat idéal : le soleil du midi et l’humidité de la mer pendant la nuit.
Super dynamique, la communauté propose un total de sept cuvées différentes ! Trois rouges et quatre blanches à partir de six cépages différents qui raviront tous les palais, héhé !
Et pourtant, une autre gamme de produits a fait connaitre l’abbaye de Lérins : ses liqueurs ! Citron, mandarine, verveine… Miam, miam, il y a plus d’un parfum. Chaque recette a son propre temps de macération et son unique composition. Elles sont transmises de frère liquoriste à frère liquoriste. Comme la Lérina verte ou jaune, tirée d’une recette de la fin du XIXe siècle, qui compte plus de 44 plantes différentes !
Les liqueurs de Lérins sont une production monastique assurée à 100% par les frères de l’abbaye de Lérins – Divine Box
Découvrez les produits de l’abbaye de Lérins 👇
Les frères cisterciens de l’abbaye de Lérins confectionnent toute une gamme de délicieuses liqueurs. À déguster en cocktail ou pure, accompagnée d’un glaçon à l’apéritif ou en digestif selon les envies de chacun.
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