Sommaire [Afficher]
- 1. Abbaye d’Aiguebelle : son histoire jusqu’à aujourd’hui
- 1.1. La fondation de l’Abbaye d’Aiguebelle
- 1.2. Abbaye d’Aiguebelle : ça démarre fort au XIIe, les ennuis commencent au XIVe siècle
- 1.3. Abbaye d’Aiguebelle : à la Révolution, la fin de l’aventure ?
- 1.4. Abbaye d’Aiguebelle : au XIXe siècle, on repart pour un tour !
- 1.5. La vie à l’abbaye d’Aiguebelle aujourd’hui
- 2. Horaire des Offices
- 3. Les produits monastiques de l’abbaye d’Aiguebelle
- 4. L‘architecture de l’Abbaye d’Aiguebelle
- 5. Les filiations de l’abbaye d’Aiguebelle
- 5.1. Abbaye Notre-Dame d’Acey
- 5.2. Abbaye Notre-Dame du Bon Secours
- 5.3. Abbaye Notre-Dame de Koutaba
- 5.4. Abbaye Notre-Dame de l’Atlas
- 6. Sur le même sujet
L’abbaye d’Aiguebelle a une histoire millénaire mouvementée : guerre de Cent Ans, peste noire… Les moines ont même dû quitter leur monastère à la Révolution. Heureusement, une communauté trappiste redonne vie à l’abbaye en 1815, quelques années plus tard. On vous raconte tout en détails dans cet article ! Il conviendra de parler aussi de l’architecture de l’abbaye, dont certains éléments vieux de plusieurs siècles ont pu être préservés.
Abbaye d’Aiguebelle : son histoire jusqu’à aujourd’hui
La fondation de l’Abbaye d’Aiguebelle
L’abbaye d’Aiguebelle fut fondée le 26 juin 1137, à la frontière du Dauphiné et de la Provence, par les moines cisterciens de l’abbaye de Morimond (en Champagne).
Selon la tradition cistercienne, le monastère est bâti au fond d’un vallon isolé, au confluent de trois ruisseaux. L’abbaye d’Aiguebelle en tirera d’ailleurs son nom : « Aqua bella » en latin, c’est-à-dire les « belles eaux » en français !
L’abbaye d’Aiguebelle se trouve à Montjoyer dans la Drôme, aux portes de la Provence – Divine Box
Abbaye d’Aiguebelle : ça démarre fort au XIIe, les ennuis commencent au XIVe siècle
Au XIIe siècle, grâce aux donations de seigneurs voisins, les moines de l’abbaye d’Aiguebelle agrandissent considérablement leurs terres. Le domaine s’étend ainsi jusqu’au pied du Mont Gerbier-de-Jonc !
Cependant, au XIVe siècle, la communauté cistercienne endure coup sur coup la guerre de Cent Ans et la peste noire… Ces événements entraînent alors une chute des vocations, notamment celles des frères convers, qui entretiennent les champs et les récoltes. Les frères doivent ainsi céder en bail la plupart de leurs terres.
Cette enluminure du Moyen-Âge montre l’incinération de corps infestés par la peste noire, afin d’éviter sa propagation.
Abbaye d’Aiguebelle : à la Révolution, la fin de l’aventure ?
À partir de 1515, les pères abbés de l’abbaye d’Aiguebelle ne sont plus élus par les moines eux-mêmes. Ils sont en effet nommés directement par le roi ! Cependant, puisqu’ils sont extérieurs au monastère, ces « abbés commendataires » ne se préoccupent pas toujours véritablement des besoins de leur communauté… Le nombre de frères va alors continuer de baisser régulièrement.
Si bien qu’à la Révolution, lorsque les moines de l’abbaye sont dispersés, ils ne sont plus que trois… Le monastère est alors pillé et vendu comme bien national. Heureusement, son éloignement des voies de communication alentour va le sauver de la démolition… Pour une renaissance ?
Abbaye d’Aiguebelle : au XIXe siècle, on repart pour un tour !
L’absence des moines durera moins de 25 ans. En effet, dès 1815, un groupe de moines trappistes de l’abbaye française de La Trappe vient faire revivre le monastère. Ils viennent en réalité directement de Suisse, là où comme une multitude de moines, ils se sont ainsi réfugiés en territoire neutre, pendant la Révolution.
À partir de cette date-là, la communauté de l’abbaye d’Aiguebelle va alors rapidement se développer. En 1850, elle compte déjà 233 moines ! Elle fonde ainsi elle-même de nombreux autres monastères, dont la plupart sont toujours vivants, au Maroc et au Cameroun notamment ! Nous vous proposons de les découvrir davantage un peu plus loin dans cet article !
Les moines de la communauté d’Aiguebelle au complet, dans leur bel habit cistercien.
La vie à l’abbaye d’Aiguebelle aujourd’hui
La communauté de l’abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle compte actuellement 19 moines, âgés de 50 à 98 ans.
La vie communautaire des moines se partage en deux principales activités, selon la règle du fondateur saint Benoît : « ora et labora », c’est-à-dire « prière et travail ». Les frères de l’abbaye d’Aiguebelle prient ainsi huit offices quotidiens (le premier est à 3h30 du matin !), répartis tout le long de la journée.
Ils cherchent aussi à vivre du travail de leurs mains, développant dans leurs ateliers des produits naturels à partir des ressources naturelles qui les entourent. Ils élaborent ainsi des herbes de Provence, du miel à la lavande…mais leurs deux produits les plus connus sont l’Alexion ou le baume d’Aiguebelle.
Enfin, les moines de l’abbaye d’Aiguebelle accueillent tous les visiteurs de passage dans leur hôtellerie, à la recherche d’un temps de repos et de ressourcement.
Horaire des Offices
Semaine
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Dimanches et Solennités
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Hiver
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Été
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Hiver
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Été
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Vigiles |
3 h 30
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4 h 00
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Vigiles |
3 h 30
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4 h 00
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Laudes |
6 h 45
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7 h 00
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Laudes |
7 h 00
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7 h 30
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Messe |
7 h 15
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7 h 30
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Tierce |
8 h 30
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9 h 00
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Tierce |
9 h 15
|
9 h 15
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Messe |
10 h 45
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10 h 45
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Sexte |
12 h 15
|
12 h 15
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Sexte |
12 h 15
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12 h 15
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None |
14 h 15
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14 h 15
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None |
14 h 15
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14 h 15
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Vêpres |
17 h 30
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18 h 00
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Vêpres |
17 h 30
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18 h 00
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Complies |
19 h 30
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20 h 00
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Complies |
19 h 30
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20 h 00
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Les moines de l’abbaye d’Aiguebelle se retrouvent huit fois par jour dans l’église pour prier en communauté – Divine Box
Les produits monastiques de l’abbaye d’Aiguebelle
Les moines trappistes de l’abbaye d’Aiguebelle élaborent à la main dans leurs ateliers des produits monastiques :
- Alexion d’Aiguebelle : boisson énergisante préparée par les frères
- Baume d’Aiguebelle : baume guérisseur préparé par les frères
- Huile essentielle de Lavandin : cultivée par les frères
- Tisane : les feuilles sont sélectionnées et mises en sachets par les frères
- Miel à la lavande : issu des ruches de l’abbaye
- Pollen de fleur : sélectionné par l’abbaye
- Farine de blé : sélectionnée par l’abbaye
- Café de Koutaba : réalisé par la communauté de Koutaba au Cameroun, issue de l’abbaye d’Aiguebelle
Si vous voulez découvrir l’Alexion et le baume d’Aiguebelle, leurs deux produits phares, c’est juste là ↓
Un moine trappiste de l’abbaye d’Aiguebelle prépare de l’Alexion d’Aiguebelle – Divine Box
L‘architecture de l’Abbaye d’Aiguebelle
L’abbaye d’aiguebelle possède une architecture marquée par ses influences cisterciennes, mais aussi par son histoire millénaire. On vous propose donc ici d’en découvrir les principaux éléments !
L’église abbatiale
Elle se situe au nord du cloître, orientée vers l’est comme le veut la tradition. En forme de croix, elle se compose aussi d’une nef (et ses bas-côtés) et d’un transept (créant ainsi deux chapelles).
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- Dimensions :
- Longueur : 50 mètres.
- Largeur : 17 mètres (9 mètres en ne comptant que la nef).
- Hauteur : 10 mètres.
- Dimensions :
La salle du Chapître
La salle du chapitre est la salle de réunion de l’abbaye. On y en effet lit un chapitre (d’où le nom de capitulum) de la Règle de saint Benoît, père fondateur des moines. Le Père Abbé en donne ensuite un commentaire.
Le Père Abbé siège à l’orient, tandis que ses frères se placent sur des bancs de pierre disposés en amphithéâtre. C’est aussi dans la salle du chapitre qu’ont lieu les professions et les prises d’habit des nouveaux moines, et que se tiennent les importantes délibérations.
Le cloître
Il se compose de quatre galeries de 29 mètres de côté. Ses voûtes sont soutenues par des colonnettes accouplées, surmontées de chapiteaux (chacun étant unique) et d’une grande variété de crochets et de feuillages.
Seules les colonnettes de la galerie nord, qui longe l’église, sont primitives. On lit sur plusieurs d’entre elles des graffitis et inscriptions du XIVe et XVe siècles, dont une inscription funéraire datant de 1363.
Les autres galeries furent en partie détruites en 1562, et furent relevées au XVIe siècle par l’Abbé Adrien de Bazemont (1559-1601), qui remplaça les colonnettes brisées par des arcades, fermées par des fenêtres.
Au XIXe siècle, l’abbé Dom Gabriel Monbet fit aussi restaurer la galerie orientale sur le modèle de la galerie nord. De même, en 1936, Dom Bernard Delauze encastra de nouvelles colonnettes dans les arcades du XVIe siècle des deux autres galeries.
Ces transformations expliquent ainsi aujourd’hui la dissymétrie que l’on constate sur les quatre galeries du cloître. Tout autour de la corniche, on observe des sentences tirées de la Bible.
À l’entrée de l’église, on a retrouvé une pierre tombale, sans doute celle du fondateur, le Seigneur de Rochefort Gontard Loup, qui a ensuite été placée dans la galerie méridionale.
Sous la galerie nord, des bancs permettent aux moines de s’asseoir. On y trouve aussi une ancienne statue de la Vierge Marie en bois doré, qui trônait au-dessus du maître-autel, dans l’église, avant la Révolution.
Certaines parties du cloître en pierres datent encore du XIVème siècle – Divine Box
Les filiations de l’abbaye d’Aiguebelle
Grâce à sa renaissance au XIXème siècle, l’abbaye d’Aiguebelle a pu directement fonder des monastères en envoyant des moines de par le monde, ou en aider financièrement et spirituellement, notamment les suivants :
Abbaye Notre-Dame d’Acey
Construite en 1136 entre Dole et Besançon, Aiguebelle en devient la maison-mère en 1873. L’abbaye a eu une histoire marquée par les guerres et les destructions successives, ainsi que par les dégradations du régime de commende. Vendue comme bien national en 1791, de nouveaux travaux sont effectués au début du XXe siècle.
Depuis 1937, l’abbaye renaît ainsi petit à petit de ses cendres. Elle compte aujourd’hui 17 moines !
Abbaye Notre-Dame du Bon Secours
En 1834, des religieuses de l’abbaye de Vaise décident de fonder une communauté de soeurs sous le patronage d’Aiguebelle, à côté de Montélimar. Mais l’agrandissement progressif de la ville poussera finalement les sœurs à s’installer dans le Vaucluse à proximité de Blauvac.
Les soeurs sont aujourd’hui 16 trappistines, notamment spécialisées dans la fabrication d’hosties. Mais elles réalisent aussi d’excellents financiers et meringues !
Abbaye Notre-Dame de Koutaba
Fondée en 1951 au Cameroun, elle compte actuellement une quinzaine de frères, venus de France et de la région. Sa plantation de café lui permet alors d’assurer sa subsistance.
La liturgie monastique de la communauté, quant à elle, s’est adaptée aux coutumes locales. Elle est ainsi rythmée par le tamtam et la kora.
Abbaye Notre-Dame de l’Atlas
Elle fut fondée en mars 1938 à Tibhirine, en Algérie. Mais en 1996, sept de ses moines y furent enlevés et assassinés. À la suite de ces événements, les frères se réfugient donc au Maroc, tout d’abord à Fès, puis finalement à Midelt en 2000. Le monastère Notre-Dame de l’Atlas y est aujourd’hui toujours établi.
L’abbaye Notre-Dame de l’Atlas, au Maroc, qui a recueilli les survivants des moines de Tibhirine, est une fondation de l’abbaye d’Aiguebelle.
Et hop, un petit aperçu de l’abbaye d’Aiguebelle en vidéo :
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