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Aujourd’hui, on vous emmène à la découverte d’une expression toute imprégnée de racines chrétiennes : « être aux cent coups ». Utilisée dès le Moyen Âge (XIIIe siècle), en référence aux cloches sonnées dans les monastères, l’expression signifie « arriver au dernier moment » !
Allez, ne tardez plus (héhé) et embarquez donc pour tout apprendre sur l’origine et les significations amusantes de cette expression…
C’est parti !
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Que veut dire « être aux cent coups » ?
L’expression « être aux cent coups » signifie arriver « tout juste », à la dernière minute, ou au dernier coup de cloche, et en ayant dû se presser. Par extension, aujourd’hui, « être aux cent coups » veut aussi dire être stressé ou angoissé.
On vous l’accorde, l’expression est en effet, relativement peu utilisée de nos jours, mais elle vous donnera l’occasion de briller lors d’un déjeuner familial !
Le clocher de l’abbaye Rosans en Provence © Divine Box.
D’où vient l’expression « être aux cent coups » ?
L’expression « être aux cent coups » est directement inspirée de la vie monastique, et fait référence aux coups des cloches, qui rythment la vie des moines ! C’était peut-être plus marqué jadis, mais cette tradition est encore conservée aujourd’hui dans les monastères pour marquer les temps forts de la journée !
Des coups… de cloche !
Avant chaque office, les cloches sonnent afin de prévenir les moines de l’heure, notamment pour les offices. Effectivement, en général, il y a deux séries de sons pour les temps de prière les plus importants de la journée : les laudes (prière du matin), la messe et les vêpres (prière du soir). Les cloches sonnent alors :
- Une première fois : 15 ou 20 minutes avant le début de l’office. A cet instant, il faut donc s’arrêter dans son activité et se diriger vers l’église !
- Une deuxième fois : juste avant que l’office ne démarre. Les sons de cloches sont alors plus rapprochés que pendant la première série, comme pour signifier aux derniers arrivants qu’il serait bon de se presser !
Procession temps de fête des soeurs de Wisques © Diocèse d’Arras
Pourquoi « 100 » coups ?
Dès le Moyen-Âge (au XVe siècle notamment), la tradition veut que l’on sonne cent coups pour prévenir de l’office des vêpres (l’office du soir, un des plus importants de la journée). Sonner cent coups avant les vêpres permet ainso de marquer la solennité de ce temps de prière, mais aussi de faire comprendre qu’aucun retard ne sera permis !
Avec autant de coups de cloche, aucune excuse pour arriver en retard !
Les soeurs d’Echourgnac chantent l’office © Abbaye d’Echourgnac
La ponctualité monastique
Si les moines sont réputés pour leur rigueur et leur ponctualité, peut-être est-ce justement grâce à cette habitude du rythme des offices et du travail (marqué par les cloches), qu’ils respectent scrupuleusement !
Que dit saint Benoît dans sa règle ?
Dans sa règle monastique écrite en 529, saint Benoît parle de la ponctualité notamment au chapitre 43. Deux passages sont intéressants ici pour comprendre les consignes.
D’abord, sur la nécessité de tout laisser pour filer à l’office, voici les mots de saint Benoît : « Au moment qu’on aura entendu le signal de l’Office divin, tous les Frères laisseront tout ce qu’ils peuvent avoir dans les mains, et partiront dans le moment, et avec toute la diligence possible, pour s’y trouver » (chapitre 43).
Ensuite, sur le traitement des retardataires, voici ce qui est dit dans la règle de saint Benoît : « si quelqu’un arrive aux vigiles nocturnes après le Gloria du psaume 94 (…), celui-là ne se tiendra pas à son rang au chœur, mais le dernier de tous ou à l’endroit que l’abbé aura assigné à de tels négligents, pour qu’ils soient vus de lui et de tous, et cela jusqu’à ce que, l’office divin terminé, il fasse réparation par une pénitence publique » (chapitre 43).
Bref, il n’y a pas de doute : saint Benoît est assez clair sur l’importance de la ponctualité… !
Saint Benoît transmet sa règle à ses frères © British library board
Pourquoi une telle discipline ?
Saint Benoît, considéré comme le père du monachisme en occident, sait bien que la vie monastique est très exigeante ! En effet, même dans les monastères, les tentations sont grandes de se disperser ici ou là, à telle ou telle tâche. Dans sa grande sagesse, en rédigeant sa règle, il a donc voulu bien cadrer les choses.
D’abord à l’échelle individuelle pour aider chaque frère à tenir le rythme intense de la vie monastique, entre prière et travail. Avec sept offices dans la journée, mieux vaut être bien organisé, et un peu de contrainte dans ces cas-là, ça aide !
Mais aussi à l’échelle collective pour prendre soin de la vie communautaire ! En effet, arriver en retard peut être vu comme un manque de respect envers le reste de la communauté, et peut donc entâcher la communion fraternelle.
Alors… merci la règle de saint Benoît !
Les moines de Saint-Wandrille prient l’office © Abbaye de Saint-Wandrille
En bref
« Être aux cent coups », qui signifie se presser, est donc une expression qui trouve son origine dans les coups de cloches qui rythment la vie monastique, notamment pour annoncer l’office de vêpres ! Amusant, non ?
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